Archivo del blog

lunes, 7 de diciembre de 2020

Glottophobie et la Discrimination Fondée sur l'Accent

 

Nous tous avons une langue maternelle et nous tous la parlons avec un accent qui est influencé par l’endroit où nous vivons et par celui qui est autour de nous (notre famille, professeurs, amis). Cet accent fait une partie de notre propre identité. 

Mais si parler avec un accent différent signifie être l’objet de moqueries ou être victime de discrimination ou de traitement injuste, c'est quelque chose que nous appelons maintenant   « Glottophobie ». Ce terme a été forgé par le sociolinguiste Philippe Blanchet en 2008 et définit la discrimination basée sur une langue maternelle ou un dialecte. 

Ce terme est devenue une partie de nos conversations la semaine dernière, quand l'Assemblée nationale de France a votée sur une proposition de loi réprimant les discriminations fondées sur l’accent. La France est un pays qui a une idéologie homogénéisante où la langue française est le seul langage de la société. Depuis des années 1970, les accents régionaux ne sont plus acceptés. Ils sont réservé aux choses pas sérieuses comme l’humour. Parfois, des mots communs venant des dialectes régionaux sont évitées. Nous pouvons lire sur le débat sur les termes « chocolatine » comme alternative valide pour « pain au chocolat ». Le mot pain au chocolat est employé à Paris et dans la majeure partie du territoire français tandis que chocolatine est employé dans le sud-ouest de la France. C'est également un mot utilisé au Québec. 

L’impact de l’immigration, le déplacement des milliers de francophones d’autres régions à Paris et la discrimination à laquelle ils sont confrontés en raison de leurs accents régionaux ont provoqué les premières changements. Mais l'événement qui a déclenché cette loi contre la Glottophobie, s’est produit en 2018, quand un politicien français a refusé de répondre à des questions d'une journaliste en raison de son accent. Aujourd'hui, nous avons en France un président bilingue, un premier ministre bilingue qui parle avec un accent. (Jean Castex, premier ministre de la France vient de la région Pyrénées, parle français et catalan) et il y a des députés qui parlent avec les accents de leurs régions d’origine. 

Mais la Glottophobie existe presque partout. Ce n’est pas aussi documenté qu’aux Etats-Unis ou au Canada. Les différentes études ont prouvé que les accents ont l'influence sur la façon dont les gens sont perçus par les employeurs, les collègues, les associés ou propriétaires potentiels. Il peut également influencer la manière que nous percevons les ventes professionnelles. Des accents locaux sont souvent associés aux travaux d'une responsabilité plus élevée et à un potentiel de revenus plus élevé. En Ontario, Il y a des services qui aident les personnes qui parlent l'anglais comme langue seconde à réduire leurs accents. La Commission ontarienne des droits de la personne considère que la discrimination fondée sur l'accent est associée à d'autres genres de discrimination déjà proscrits.  Mais il y a beaucoup de pays où la discrimination fondée sur l’accent semble être plus acceptée socialement et la législation courante ne protège pas des personnes contre elle.  
Mais pas toujours un accent étranger a une perception négative. Si vous voulez favoriser des produits d'un pays spécifique, parfois une voix avec un accent de cet endroit peut aider. Par exemple, si je voudrais favoriser la qualité des vins italiens, louer quelqu'un qui parle avec l'accent italien pour m'aider avec les ventes peut être a plus. Et différentes études ont montré que pour les personnes qui veulent s'engager dans une relation romantique, quelques accents étrangers sont perçus comme plus romantiques. 

Quelle est la solution pour le Glottophobie ? Selon Philippe Blanchet, qui a inventé cette terme et comme indiqué dans une interview pour un magazine belge, nous devons faire un travail éducatif et juridique. Il mentionne que nous avons besoin d'un système éducatif qui favorise la pluralité linguistique. Concernant le système juridique, nous devons faire évoluer les normes juridiques dans les sens des droits linguistiques. 

À mon avis, je suis totalement d’accord avec le prof. Blanchet sur la nécessité d’un système d'éducation qui nous prépare à vivre dans un monde multiculturel et multilingue. Dans ma propre famille, mes parents sont ukrainiens et russes qui ont immigré au Venezuela et j'ai été exposé à différentes langues (l’espagnol, l’anglais, le russe et le ukrainien) et à accents (accent locale, régional et accents étrangers). Entendre un accent différent a produit la curiosité, mais il était une autre occasion d'apprendre quelque chose de nouveau. Pendant mon temps comme étudiant en Angleterre, un des messages que nous avons reçus de l'université était d'apprécier que nous avons eu les professeurs qui parlent anglais avec différents accents. Si vous voulez être un professionnel qui travaille internationalement, vous devrez parler aux collègues qui parlent anglais avec différents et uniques accents et probablement une compagnie transnationale préférera embaucher les employés qui se sentent confortables avec cette réalité. Aujourd'hui, je considère que cette approche est correct si nous voulons lutter contre la glottophobie. 

Mais si nous parlons de normes juridiques ou les lois contre la Glottophobie, nous parlons d'un problème plus compliqué. Si nous refusons un candidat pour un poste, à cause de son accent, et l’accent n’est pas défini comme une caractéristique essentielle du poste, c'est une discrimination. J’ai lu plusieurs pages consacrées aux droit du travail et ils disent fondamentalement qu'il est légitime de licencier un employé si son accent l'empêche de bien faire son travail. La question est : est-il légal d’ajouter des caractéristiques d'accent à une description de poste ? Quelques métiers dédiés à la communication, (enseignants, présentateurs, acteurs) pourront exiger un accent spécifique. Ces conditions peuvent être légalement justifiées ? Les lois contre la Glottophobie peuvent avoir plusieurs conséquences sur la comédie. Les humouristes ne pourront pas utiliser des accents dans leurs spectacles ? 

Je pense que la sensibilisation, le respect et le bon sens peuvent être de meilleures solutions que d'essayer de légiférer sur les accents. Maintenant, qu’est-ce que vous préférez : chocolatine ou pain au chocolat ?

No hay comentarios:

Publicar un comentario